Karen Fritz traite des propriétés physiques et des fonctions géologiques de l’eau par rapport aux dimensions spatiales et temporelles. Du haut d´une structure métallique de trois mètres, l’eau coule à travers différentes couches jusqu’au sol. Les diverses couches de matériaux entre lesquelles l’eau circule sont liées au Vieil Armand, son passé et son présent. En même temps, l’eau fonctionne comme une lentille qui focalise la lumière, produit de petits embrasements et, par sa chaleur, finit par se vaporiser.
« L’eau ainsi est le regard de la terre, son appareil à regarder le temps » Paul Claudel
Du haut d´une structure métallique de trois mètres, l’eau coule à travers différentes couches jusqu’au sol. Le réservoir rond et transparent dont l’eau s´égoutte forme une lentille. Les rayons incidents du soleil sont focalisés et engendrent une tache de lumière sur le terrain. Le sol est chauffé par le faisceau afin que le contenu liquide initial s’évapore. La chaleur peut causer de petits embrasements qui sont directement éteints par les gouttes qui s’échappent.
De cette manière, l´eau présente dans l´installation est à la fois la source et l´agent d´extinction du feu. Par sa production de chaleur au travers du mécanisme optique, l´eau entraîne sa propre volatilisation. C´est pourquoi une part de l´installation se dissout dans l´environnement. Ainsi, on peut considérer l´installation, uniquement alimentée par les forces des éléments, comme une machine vouée à l´absurde ; contradictoire, car elle détruit ce qu’elle crée.
Les diverses couches de matériaux, entre lesquelles l’eau circule, sont liées au Vieil Armand, son passé et son présent. Tout comme l’eau minérale est produite par suintement à travers les strates géologiques sur une longue période de temps, l’eau de la sculpture circule à travers de multiples étages, des matériaux de la mémoire liés au Vieil Armand. Les souvenirs jaillissent alors et, sans être rendus au circuit, partent en vapeur.