L’artiste qui représentait la France à la Biennale de Venise en 2015, s’empare avec une poésie au couteau de l’entièreté du centre d’art et redécoupe in situ un ensemble d’installations visuelles et sonores qui déroute le visiteur. La circulation habituelle est inversée pour créer un parcours qui remonte des profondeurs du bâtiment à son faîte.
Les matières coulent, s’échappent, se répandent. Des terrasses de la fondation jusque dans ses entrailles, le verre, l’eau, le minéral sont déployés. À la fois minimale et sophistiquée, l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot est une savante fusion entre science et fiction.
Précurseur de rencontres improbables du Vivant avec des objets manufacturés qui peuplent notre monde et auxquels il accorde un supplément d’âme, Céleste Boursier-Mougenot façonne ses œuvres hybrides avec la maîtrise d’un artisan et «l’irrationalité» d’un ingénieur. Il tire de son expérience dans le théâtre une mise en scène subtile de l’espace. Estimant que trop de bruit visuel sape l’expérience de l’écoute, il recompose une parade sensorielle et légère au cœur du centre d’art, où le visiteur devient tour à tour funambule, baigneur, cosmonaute…
En choisissant pour titre Liquide Liquide, écho au fameux groupe post-punk New-Yorkais des années 1980, Céleste Boursier-Mougenot donne le ton à l’exposition estivale de la Fondation : vibrante, alternative et libre.
Avec le soutien de