Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ? Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina), un film (Le deuxième monde, Elina) et un livre.
C’est suite à une première expérience avec la ligne d’horizon et l’inaccessible lors d’un voyage dans le Sahara en 2011 qu’il continue sa recherche des grandes étendues et la poursuit entre – autre avec le désert de sel (Salar de Uyuni) de Bolivie, le plus vaste du monde. Il passe un pacte avec la cheffe du village dans lequel il va vivre : elle lui donne l’autorisation de construire une sculpture de 3 mètres de diamètre, à condition de rendre le territoire identique après son intervention. La construction de la sculpture démarre le 2 décembre 2014, la clef de voûte y est posée le 1er janvier 2015. Des rites de pluie ont lieu le 2 janvier. Le 5 janvier, 2cm d’eau recouvre la surface du salar. Celui-ci devient alors un miroir naturel exceptionnel et permet à la demi sphère de se refléter un temps. Devenue ellipse parfaite, elle répond à la quête initiale de l’artiste. Les astres et les planètes semblent s’être alignés sur les vœux du sculpteur, qui pour chacun de ses projets avec la nature y injecte toute son énergie.