Diplômée de l’École supérieure d’art d’Aix-en- Provence, Noemi Sjöberg se spécialise dans la vidéo, la photographie et l’installation. Elle interroge le quotidien, « jusqu’à ce que l’ordinaire devienne étrange, extraordinaire et irréel ». Elle expose à IFFR Rotterdam (2018), au Rooftop Films New York (2019/2022), au Centro de arte la Panera (2010) et à la Färgfabriken (2010/2022). Lauréate de l’appel à candidature Embellir Paris 2019, elle réalise l’œuvre pérenne Plongeon sous le pont du Garigliano. En 2021, lauréate de la résidence d’artiste à l’IHOI, La Réunion, elle réalise les œuvres Femme plurielle et Terre à l’horizon.
Noemi Sjöberg
One euro to jump now
One euro to jump now (un euro pour sauter maintenant) est un appel à une prise de conscience des effets nocifs du tourisme sur notre environnement. À Porto, sur le Pont Dom-Luis, des jeunes sautent de différentes hauteurs dans le fleuve du Douro alors qu’ils sont encerclés par une multitude de touristes. Sous le pont passent toutes sortes de véhicules qui contaminent l’eau : bateaux touristiques, de croisière, à moteur… L’œuvre, « objet vidéo », se présente dans une boîte en bois et velours rouge, comme un objet souvenir, dans laquelle défilent des images verticalement, sur le son manipulé d’une boîte à musique. Pour un euro, malgré le danger, les jeunes sont prêts à se donner en spectacle. Le fleuve Douro ressemble alors à un parc d’attractions. Un miroir à l’intérieur de la boîte reflète la vidéo. Celui-ci est brisé, car voyager de façon inconsciente, en polluant l’environnement avec des millions de vols et croisières, affecte la planète et notre espèce dans toutes ses dimensions sociales, économiques, écologiques et politiques. Le tourisme de masse n’a plus lieu d’être, le jouet est cassé.