Depuis les années 90, Olivier Leroi a constitué tout un univers mâtiné de plumes, de bois, de feuilles de buis, d’aubépine, de dessins, de sculptures bricolées, d’eau filmée, de verre soufflé. Apparaissent çà et là un lièvre, un poisson taxidermisé, un manchot en charentaise, un pinocchio démembré, un nuage découpé, un âne porteur de papillons, un héron coloré, ou de drôles d’échelles. Son monde est celui des contes, de la campagne, des apparitions et des disparitions.
Pour sa première communion l’enfant presque artiste reçut une paire de bottes et un couteau de chasse. Depuis il est à l’affut du monde, des qualités de chacun, de l’homme et de la nature, qui ne font qu’un et des trésors que l’univers recèle. Olivier Leroi aime ressentir et faire ressentir, avec beaucoup d’humour et une pointe d’absurdité il questionne le mystère de la présence, de l’exister.
« Mentir vrai » est un art : par exemple il nous présente le souffle d’un poisson. En construisant ainsi ces bulles de verre soufflé connectées au goujon taxidermisé, il fait le lien entre les mains de deux artisans, le maitre verrier et le taxidermiste, et il nous donne à voir l’invisible : la respiration de l’animal. Les branchies de celui-ci deviennent support. Par l’énergie du souffle le poisson tient presque seul, sans le socle traditionnel de la sculpture.