Sasha (Alexandra) Zalivako est née et a grandit à Moscou en Russie. En 2011, elle quitte la Russie pour étudier à l’Académie Royale des Beaux-Arts de La Haye (Pays-Bas). Diplômée, elle explore différentes techniques et champs de recherches dans sa pratique artistique. Sculpture, photographie, peinture, vitraux ou encore performance sont le plus souvent basés sur son expérience et les différentes histoires qu’elle a pu collecter lors de ses différents voyages et « happenings ». Sasha dans sa pratique aime aller à la rencontre des différentes personnes qui croisent son chemin et échanger avec ceux-ci afin de créer de nouvelles expériences.
Sasha Zalivako
Son projet
« De 2345m. Au-dessus du niveau de la mer; au niveau nordique de la mer sous mes pieds.
Mes recherches se sont déroulées le long du Rhin durant les premières semaines d’août 2018. J’ai décidé de faire du vélo depuis le début du Rhin en Suisse jusqu’à l’endroit où il se jette dans la Mer du Nord aux Pays-Bas. L’intérêt principal était de suivre cette direction naturelle de la rivière en roulant à côté, et en documentant mon expérience de mouvement, les différents états de la rivière, son histoire et ses environs. Depuis les montagnes, collines et vallées, la rivière parcourt les villes, le long des gens elle se dissout et coule à travers mes pieds marchant dans la boue.
Voyager porte une certaine valeur d’un différent type d’éducation et d’expérience de vie. Le mouvement physique nettoie l’esprit, comme l’eau lave le corps. La rivière à son écoulement naturel, sans force visible elle tombe dans un torrent, l’homme doit et va mettre toute son énergie à surmonter la distance. Si le Rhin coule à 30 km/h, cela lui prendra seulement 43 heures et 20 minutes pour parcourir la distance de 1300km. Quand j’ai roulé quotidiennement à 30km/h, cela m’a pris 13 jours pour atteindre le lieu où la rivière se jette dans la mer. J’ai ressenti à quel point je tirais le temps et la distance derrière moi, en ayant hâte mais sans jamais voir la fin de la route.
Dans un poème ‘холмы’- ‘collines’ par Joseph Brodsky, il compare la vie – de collines, montagnes et la mort – à des plaines. Regarder la carte et penser la rivière comme une source de vie, qui va du cœur des montagnes jusqu’à l’endroit où elle disparait dans les plaines. En observant la rivière depuis son cœur, j’ai pu ressentir à quel point elle était vivante et à la fin de mon voyage, la beauté a disparu et a été enlevée par l’homme. Le pouvoir de la rivière néanmoins, reste le même, servant un objectif non naturel de son existence à l’homme et l’industrie.
Progresser à travers et le long du Rhin fut une expérience mélancolique et envoûtante de nature et d’histoire. »
Zalivako Alexandra.
2018.